Chevaux

En me promenant, presque errant, à la recherche d'une babiole, je suis entrée dans un centre commercial spécialisé comme savent le faire les chinois. Les types de boutiques présentes ici étaient donc :

- des marchands de caillous (bijoux)

- des vendeurs de thé et services à thé associés

- des vendeurs de peintures et calligraphies

- des brocanteurs de meubles anciens ou objets décoratifs en bronze.

En passant dans les étages je vois un atelier avec un type en train de peindre des chevaux. Je m'arrête pour le regarder, intéressée. Avec son collègue il me fait signe d'entrer et de m'asseoir pour les regarder.

En l'observant peindre mes pensées se sont tournées vers ma fille, fondue de chevaux. Je me disait qu'il faudrait que je lui ramène un souvenir de ce type.

Comme je suis restée un bon moment le peintre m'a dit qu'il voulait m'offrir cette peinture.

C'était inespéré et cela m'a fait très chaud au coeur. Je n'ai pas su quoi répondre.

Déjà en français je crois que j'ai du mal à trouver mes mots dans ce genre de circonstances, alors en chinois, vous comprendrez bien mon désarroi.    

J'ai eu l'impression de ne pas être assez chaleureuse, de ne pas pouvoir lui faire comprendre combien son geste me touchait.

Puis son collègue, calligraphe, a ajouté quelques caractères pour légender le dessin.

Un troisième larron enfin est venu prendre une photo en souvenir. J'espère qu'il me l'enverra par mail.

Pendant que je le regardais peindre j'étais impressionnée par la vitesse avec laquelle il donnait forme à son dessin. Il y avait un modèle accroché au mur, alors je pouvais voir au fur et à mesure ce qu'il pouvait avoir comme idée dans la tête à chaque coup de pinceau.

En discutant un peu (pas beaucoup, c'est tellement difficile) le calligraphe m'a demandé mon prénom chinois. Il me l'a calligraphié exprès pour moi et je suis également repartie avec ma calligraphie personnelle. Il trace les caractères sans lever son pinceau entre les traits, ce qui donne une forme particulière d'écriture.