vieillesse

Publié le 6 Février 2009

J'ai toujours craint de vivre vieille. C'est presque maladif.
Lorsque certains me parlent de la retraite, il m'arrive de répondre : "j'espère bien ne pas arriver jusque là !"
Alors je m'agite pour être sûre d'avoir rempli ma vie.
Peut-être que j'ai peur de ruminer trop d'idées noires si mon corps ralentit. Déjà aujourd'hui mon cerveau va plus vite que ce que mes capacités physiques ne me permettent.
Réduire ses envies, abandonner ses rêves. rester dans son fauteuil, tout seul, en attendant que quelqu'un daigne venir vous faire la conversation. Voilà l'image que j'ai de la vieillesse.

Les vieux ne sentent pas bon. Ils ont toujours mal quelque part.
Moi je ne supporte pas la douleur.
C'était la corvée pour moi de rendre visite aux personnes âgées quand j'étais gamine.
C'est sans doute pour faire plaisir à cette petite fille obéissante que je veut partir tôt.
Pour autant je ne veux rien laisser en plan.
Je veux toujours être sûre de terminer ce que j'ai commencé. Je vais trop vite sûrement.

La maladie me fait autant peur que la vieillesse. Parce qu'elle fait mal.
Parce qu'elle revient tous les jours. Une routine pesante, insupportable.
La mort a cela d'intéressant : c'est un évènement exceptionnel dans une vie !
J'ai de la chance, la vie m'a dotée d'une bonne santé et pour l'instant je suis jeune.

Cela va vous sembler violent ou lâche peut être mais je ne me battrais pas ni contre la mort ni contre une maladie grave. Je vous demande de me laisser cette liberté. Je préfère que l'énergie soit utilisée à autre chose.
Par contre j'adore la vie et je mets toute ma passion à son service. Je suis acharnée mais pas combattante.
Mais si je change d'avis le jour où j'y serais confrontée, si je décide de me battre, c'est sûr que j'aurais besoin d'aide.

Jacques Brel chantait cela très bien : "Mourir, cela n' est rien, mourir la belle affaire, mais vieillir, oh vieillir !"

Ou encore dans "les vieux" avec "la pendule d'argent qui ronronne au salon ..."