Demain dès l'Aube, Victor Hugo
Publié le 16 Septembre 2012
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo, dans Les Contemplations, 1856
Ce poème, lu par ses filles pour la cérémonie d'adieux à mon collègue, m'a particulièrement touché.
Victor Hugo est un auteur qui m'a marqué depuis toute petite, avec les inévitables histoires des Misérables. C'est un poète qui a habité dans la région, et notre usine est située à Harfleur, citée dans ce texte.
La beauté de ce texte n'enlève rien à la tristesse du deuil, elle lui donne une sorte d'apaisement. Un partage universel qui permet de ne pas se sentir seul dans ce moment difficile. Même si les mots ne viennent pas pour en parler autour de soi.
Je vous partage ce texte en hommage pour Claude.
Il admirait également Confucius. Et l'une des rares discussions plus personnelles que nous ayons eu concernait ce maître. Je lui avais ramené de mes périgrinations dans l'Empire du Milieu un petit rouleau de bambou avec un poème de Confucius.