Seine d'avenir
Publié le 5 Mai 2010
"Seine d'avenir" C'est le titre d'un colloque auquel j'ai assisté hier.
Plus exactement c'était "Paris - Rouen -Le Havre : Seine d'avenir".
Cela se tenait au Havre et bien du beau monde était rassemblé !
pour le détail je vous laisse consulter les sites officiels ou médiatiques
http://www.parisrouenlehavre.fr/
La thématique globale repose sur l'accès à la mer pour notre capitale parisienne, avec le port du Havre. Mais celui ci ne peut se développer que si la desserte terrestre (routière mais surtout ferroviaire) et fluviale du port est au niveau des attentes des clients.
Nous avons donc parlé transports maritime, fluvial et ferroviaire aussi bien fret que passagers.
Ce que j'ai aimé de cette journée :
- La mise en perspective de la place de l'axe Seine dans le monde. Notamment dans les échanges maritimes à travers le globe.
Par exemple d'ici quelques années le "passage du Nord" permettra, grâce à la fonte des glaces, de relier l'Europe à l'Asie en passant par le Canada au lieu de traverser l'Océan Indien via le canal de Suez ou les océans Atlantique et Pacifique via le canal de Panama. Ce qui ferait 15 500 km de Rotterdam à Tokyo au lieu de 21 000 km aujourd'hui !
(bon ! sans la carte je suis beaucoup moins convaincante que Jean-Christophe Victor qui nous faisait l'exposé !)
Mais du coup la position avantageuse du Havre juste avant le détroit du Pas de Calais par rapport à Anvers, Rotterdam ou Hambourg est perdue !
- La présentation cartographiée et chiffrée de certaines réalités au delà de l'image que je peux avoir de cette région.
Par exemple il y a 4000 personnes qui vont de Rouen vers Paris chaque jour. Et inversement il y en a quand même plus de 1000 qui sortent de la capitale pour venir travailler à Rouen.
Je croyais que Le Havre était quand même une ville universitaire mais elle se situe très loin (10 000 étudiants) derrière Rouen (40 000) et Caen (29 000).
Je pourrais continuer mais l'objectif n'est pas de vous assaillir de tous ces chiffres.
- L'apport que la culture et l'art peuvent amener pour faire accepter certains aspects du développement économique.
En effet personne ne veut de conteneur à côté de chez lui (pas plus que le bruit du train de marchandises, ni de l'usine de traitement de ses propres déchets, ni d'éoliennes pour faire de l'énergie verte, ni de ... ni de ...). L'architecte Antoine Grumbach, père de ce projet du grand Paris nous faisait voir qu'il y avait un paysage associé à la réussite économique et aux grand échanges commerciaux. En Belgique ou aux Pays Bas des surfaces immenses sont couvertes de hangars et de plateformes logistiques pour traiter les boîtes. Pour reprendre ses termes, notre "vision bucolique" des berges de Seine et notre manque de "tempérament marchand" sont des freins importants à notre décollage en tant que place économique attractive.
Pourtant dans certains endroits comme autour de Nantes, des initiatives artistiques et culturelles permettent de faire revenir les gens dans des zones qu'ils évitaient.
Bref, ce colloque m'a beaucoup intéressée pour les perspectives et le sens qu'il donne au mouvement qui se joue en ce moment. Et puis je me sens vraiment partie de cet ensemble. La Seine est mon élément depuis longtemps.
crédit photo : Antoine Grumbach