Spectacle, Grand Chang'An
Publié le 21 Août 2012
Certes, je ne suis pas allée me promener dans la nature ce week-end, comme j'aurais bien aimé le faire. Mais le temps vraiment pluvieux ne s'y prêtait guère.
Je suis donc allée au spectacle à deux pas de l'hotel. C'est, ma foi, une autre façon d'apréhender la culture chinoise.
Le spectacle que j'ai vu s'appelait "Grand Chang'an". Il décrit l'évolution des tenues vestimentaires depuis la préhistoire jusqu'à la grande époque de la route de la soie. Ceci sert également de prétexte pour raconter les grands éléments qui ont marqué l'histoire de la cité.
Voici le résumé de la pièce :
- introduction : Chasse et cueillette
- acte 1 : élevage des vers à soie et tissage de la soie
- acte 2 : l'âme des guerriers de l'empereur Qin ShiHuang
- acte 3 : scènes au palais au temps des Han et des guerres entre les clans
- acte 4 : Adieu ma concubine, une histoire au temps de la dynastie des Tang
- acte 5 : La route de la soie par la voie du désert et des mers
- acte 6 : Capitale de la mode au temps des Tang
Sur la réalisation et l'ambiance, même si l'on sait que les chinois ont le sens du spectacle je reste toujours émerveillée de ce qu'ils arrivent à faire et à mettre en oeuvre comme procédés à couper le souffle.
D'abord, dès le premier tableau (enfin dès l'introduction), apparaît un personnage volant. Dans les films on est habitué maintenant à les voir voler, les chinois qui combattent, mais là, en plein spectacle, je ne m'y attendais pas. C'est un peu comme un ange qui passe au dessus du public, qui se pose sur la scène, s'envole à nouveau, revient faire quelles pirouettes sur scènes et repart. Bien évidemment elle exécute également des figures au dessus des spectateurs. Et même si la ficelle est grosse, que le harnais ne trompe personne, l'ensemble est poétique, captivant.
Ensuite un trampoline, une corde lisse est mise à tourner sur elle-même. Je comprends mieux que je ne suis pas dans une pièce d'opéra classique chinois mais plutôt dans un spectacle proche du cirque de Shanghaï, avec des acrobates.
Les danseurs sont nombreux sur scène à chaque tableau avec des costumes magnifiques.
J'ai particulièrement apprécié le tableau avec les machines à tisser. La musique était légère et les danseuses reproduisait le rythme et les mouvement de la machine à tisser avec les fils alignés qui se croisent. Sur la fin de ce mouvement un tissu terminé apparait et tombe indéfiniment depuis le plafond. Je me demande combien de dizaines de mètres peut faire rouleau. Lorsqu'il s'arrête enfin (et tombe complètement à terre) l'empereur et sa belle apparaissent derrière !
Lorsque les soldats sont arrivés, la scène des combats nous a apporté aussi son lot de cascades. Le décor de la muraille avait bien 3 ou 4 mètres de haut et les vaincus tombaient réellement du haut de cette muraille. Mais elle était positionné tout au bord de la scène et ils avaient placé un espèce de filet de sécurité dans la fosse devant le premier rang des spectateurs.
Le mur du fond est entièrement couvert de LED, ainsi que les deux rideaux latéraux sur le devant de la scène. Cela leur permet non seulement de faire changer l'atmosphère du décor très rapidement mais aussi d'inscrire les explications entre chaque scène. J'ai pu ainsi suivre ce qui se passait, ils ont l'obligeance d'écrire en chinois et anglais.
Lors du passage "adieu ma concubine" il faut être attentifs aux symboles. Je n'en ai repéré que 2 :
- le nombre 4, qui est le symbole de la mort car il se prononce de la même façon. Les danseuses se groupent par 4 et non plus par 8 (ou plus).
- la couleur verte, je ne sais plus trop pourquoi mais c'est aussi une couleur assez peu utilisée en Chine (sauf si c'est du Jade).
Des rayons laser verts et de la fumée ont été mis en route. Cela a donné dans toute la salle une sorte de mouvement, comme si un drap ondulait au dessus de nos têtes. Puis le trait s'est figé, comme un plafond qui descend. On ressentait la peine et le lourdeur de la situation grâce à ce procédé. Et puis tout a disparu dans un tourbillon laser. J'ai là encore été subjuguée par les effets spéciaux.
Nous avons eu droit à un superbe numéro de trapèzistes. Enfin c'était une sorte d'échelle volante qui tournait sur elle-même. Avec une petite fille et un acrobate un peu plus costaud. Il l'a fait tourner et virevolter en l'air. Je suis toujours inquiète quand je les vois faire leur numéro. Cela reste magnifique.
Pour la route de la soie ils n'ont pas hésité à faire venir 2 vrais chameaux. Pour le trajet maritime un bateau ayant vraiment la forme d'une coquille de noix était sur scène et tanguait comme en pleine tempête. La musique et les écrans lumineux complétaient l'impression de mouvement.
Bref j'ai passé une très bonne soirée. Le tarif le plus bas est de 220 Yuan, mais je vous encourage à y aller si vous en avez l'occasion. Le théatre est juste en face du gouvernement de la province à Xi'an. En plus du spectacle monumental (chinois quoi !) c'est très agréable d'avoir une parenthèse un peu plus raffinée que la foule grouillante des rues.